mercredi 3 août 2011

L'intubation trachéale


Définition
    L’intubation est le cathétérisme de l’orifice glottique et de la trachée, par une sonde d’intubation semi-rigide dont l’extrémité émerge par la bouche (intubation orotrachéale), ou par le nez (intubation nasotrachéale).
Objectif
  • Permet une ventilation artificielle lorsque la fonction respiratoire et que les troubles de la conscience engendrent une altération du carrefour aéro-digestif.
Indications
  • Détresse respiratoire.
  • Détresse circulatoire.
  • Troubles de la conscience ne permettant plus d'assurer la protection des voies respiratoires : score de Glasgow inférieur à 7.
Détéction de l'intubation difficile
Les classes de Mallampati

  • Classe 1: toute la luette et les loges amygdaliennes sont visibles.
  • Classe 2: la luette est particulièrement visible.
  • Classe 3: le palais membraneux est visible.
  • Classe 4: seul le palais osseux est visible.
Les grades de Cormack

  • Grade 1: toute la fente glottique est vue.
  • Grade 2: seule la partie antérieure de la glotte est vue.
  • Grade 3: seule l'épiglotte est visible.
  • Grade 4: l'épiglotte n'est pas visible.
Matériel
  • Plateau d'intubation :
  • Sondes d'intubations endotrachéale stériles à usage unique de différentes tailles :
  • Sondes à ballonnet :
  • Diamètre 7,5 - 9 : homme.
  • Diamètre 7 - 8 : femme.
  • Diamètre 6,5 - 7,5 : adolescent.
  • Diamètre 5 - 6,5 : enfant.
  • Sondes sans ballonnet : pour un diamètre de sonde inférieur à 5 afin d'éviter les lésions de la trachée :
  • Diamètre 4 - 5 : jeune enfant.
  • Diamètre 2,5 - 4 : nourisson.

  • Laryngoscope :
  • 2 manches de laryngoscopes en état de fonctionnement : un manche long – un manche court.
  • Lames courbes types Macintosh :
  • Taille 3 et 4 : adulte.
  • Taille 2 : enfant.
  • Taille 1 : nourisson
  • Lames droites type Miller pour les intubations difficiles :
  • Taille 3 : adulte.
  • Taille 2 : enfant.
  • Taille 1, 0 et 00 : nourisson.
  • Piles de rechange.
  • Seringue de 10 ml.
  • Manomètre pour vérifier la pression de gonflement du ballonnet.
  • Canule oropharyngée de type Guedel de taille adapté à la morphologie du patient :
Canule oro-pharyngée de Guedel
Age
Taille traditionnelle
Taille normalisée (cm)
Couleur
Nouveau-né
000
3,5
Rose
Nourrisson
00
5
Bleu
Jeune enfant
0
6
Gris
Enfant
1
7
Blanc
Adolescent
2
8,5
Vert
Adulte
3
9
Orange
Adulte
4
10
Rouge
Grand adulte
5
11
Violet
taille : distance entre le lobe de l'oreille et la commissure labiale
  • Pince de Magill : permet de diriger la sonde endotrachéale dans le larynx et faciliter sa direction dans la trachée.
  • Mandrin souple : permet de modifier la courbure de la sonde d'intubation
  • Lubrifiant : spray de silicone pour lubrifier la sonde.
  • Anesthésique local en spray : lidocaïne (Xylocaine 5%®).
  • Sparadrap ou cordon de fixation pour la sonde d'intubation.
  • Matériel d'oxygénation :
  • Source d'oxygène.
  • Ballon Autoremplisseur à Valves Unidirectionnelles : BAVU.
  • Masque adapté à la morphologie du patient.
  • Respirateur en état de marche et préréglé.
  • Raccord coudé : raccorde la sonde au respirateur.
  • Filtre antibactérien :
  • Permet de prévenir une infection bronchopulmonaire.
  • En cas de vomissement, permet d'éviter la propagation du liquide gastrique dans le système de ventilation.
  • Matériel d'aspiration :
  • Source de vide munie d’un manomètre.
  • Réceptacle à usage unique.
  • Tuyaux.
  • Pince stop-vide : permet de déclencher des aspirations intermittentes.
  • Sonde d’aspiration stérile de calibre adapté : en fonction de l’aspiration : nasopharyngée, trachéale, buccale.
  • Compresses stériles.
  • Autre matériel :
  • Stéthoscope.
  • Gants stériles à usage unique.
  • Gans non stérile à usage unique.
  • Bavette et lunettes de protection pour le médecin.
  • Sac à élimination des déchets.
  • Nécessaire à l'hygiène des mains.
Réalisation du soin
Installation
  • Effectuer un lavage simple des mains ou effectuer un traitement hygiénique des mains par frictions avec une solution hydro-alcoolique : hygiène des mains.
  • Oter les prothèses : dentaire, oculaire, auditive, piercing (lèvre et/ou langue).
  • Installer le patient en décubitus dorsal. Mettre un billot sous la nuque ce qui provoque une hyperextension qui permet de libérer les voies aériennes supérieures.
  • Décoller la tête de lit du mur, monter le lit à hauteur voulu par le médecin et ôter la tête de lit.
  • Vérifier le monitorage du patient et noter ses paramètres : scope, tension artérielle, pulsations, saturation, fréquence respiratoire. Sinon monitorer le patient.
  • Vérifier la présence et le fonctionnement du plateau d'intubation (tester le ballonnet avec la seringue pour vérifier son étanchéité), du système d'aspiration et du système de ventilation artificielle.
  • Vérifier la voie d'abord veineuse : faire un reflux. En l'absence de perfusion, en poser une.
  • Poser une sonde nasogastrique sur prescription médicale : permet de vidanger le contenu gastrique et prévenir le risque de syndrome de Mendelson : inhalation du contenu gastrique.
Aide à l'intubation orotracéhale réalisée par le médecin
Préoxygénation : le ballon autoremplisseur à valves unidirectionnels : BAVU
  • Préoxygénation au ballon avec 100% d'oxygène (FiO2 : 1) durant 3 à 5 minutes.
  • Utilisation d'un BAVU (Ballon Autoremplisseur à Valves Unidirectionnels) :
  • Ne pas pressez la totalité du ballon pour les insufflations : un BAVU a une capacité de 2,5 litres alors que le volume courant respiratoire est de 600 ml, un fermement du poing suffit.
  • FiO2 (Fraction inspirée en oxygène) :
  • BAVU seul = FiO2 21 % = FiO2 atmosphérique ambiante.
  • BAVU + bouteille O2 (débit à 15 litres/min) = FiO2 50 %.
  • BAVU + bouteille O2 (débit à 15 litres/min) + réserve = FiO2 100 %.
L'induction de l'anesthésie
  • Anesthésie par voie intraveineuse : induction en séquence rapide :
  • 1er : Hypnotique : action sédative et endormissement.
  • 2nd : Curare : myorelaxant qui entraîne une paralysie des muscles.
  • Dès la perte de conscience, le médecin ouvre la bouche du patient par la manœuvre de Sellick : compression du cartilage cricoïde pour protéger la trachée d'une inhalation de liquide gastrique par régurgitation.
Intubation
  • Introduction du laryngoscope jusqu'au sillon épiglottique.
  • Soulève le maxillaire inférieur à l'aide du manche ce qui permet de visualiser l'orifice glottique.
  • Introduction de la sonde : dès l'apparition de petites contractions musculaires visibles quelques instants après l'injection du curare.
  • Le ballonnet doit se situer environ à 2 centimètres en dessous des cordes vocales :
  • Soit à environ 23 cm des arcades dentaires chez l'homme.
  • Soit à environ 21 cm des arcades dentaires chez la femme.
  • Retrait du laryngoscope et de la pince de Magill ou du mandrin ni utilisés.
  • Gonfler le ballonnet : volume indiqué sur la sonde : objectif : < 25 mmHg ou 30 cmH2O.

  • Raccorder la sonde au filtre antibactérien puis au système de ventilation artificielle.
  • Vérification du bon positionnement de la sonde : auscultation des champs pulmonaires et du creux épigastrique.
  • Faire une marque au feutre indélébile sur la sonde d'intubation au niveau de la lèvre : sert de repère.
  • Fixer la sonde avec le cordon ou le sparadrap.
Risques et complications
  • Collapsus de reventilation : chez les personnes hypercapniques : risque d'une chute brutale de la pression artérielle dès que la ventilation du patient est correcte : prévention par perfusion d'un soluté de remplissage.
  • Blessure de la lèvre inférieure par écrasement contre l'arcade dentaire lors de l'introduction de laryngoscope.
  • Fractures dentaires.
  • Laryngospasme.
  • Syndrome de Mendelson : inhalation bronchique de liquide gastrique : mise en place d'une aspiration gastrique.
  • Intubation sélective de la bronche droite : sonde trop enfoncée.
  • Intubation œsophagienne.
  • Lésion des cordes vocales.
  • Extubation accidentelle.
Soins infirmiers
  • Surveillance de la sonde d’intubation : vérifier la position, la pression du ballonnet, changer les fixations.
  • Soins oro-pharyngés : maintenir une hygiène buccale.
  • Soins des fosses nasales.
  • Soins oculaires : prévention du dessèchement et des ulcérations de cornées.
  • Aspiration bronchique : limite l’encombrement bronchique, favorise l’hématose, maintient la perméabilité de la sonde.
Surveillances et évaluations
  • Fixation de la sonde d'intubation.
  • Positionnement de la sonde d'intubation : repère.
  • Pression de gonflement du ballonnet.
  • Observation des mouvements thoraciques : mêmes amplitudes et symétrie parfaite.
  • Vérification des mouvements et de l'amplitude respiratoire.
  • Absence de fuites au niveau de la sonde et du circuit de ventilation.
  • Encombrement.
  • Quantité et qualité des sécrétions.
  • Auscultation des 2 champs pulmonaires : murmure vésiculaire clair et symétrique.
  • Capnographie : enregistre la présence de CO2 dans la phase expiratoire de la ventilation.
  • Fréquence respiratoire
  • Radiographie pulmonaire.
  • Installation du patient : semi-assis +45° pour limiter les risques de reflux gastrique.

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